Résumé :
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Dans le cadre de ce projet de recherche portant sur l'évolution de la zone supraforestière, dans un contexte de déprise agricole et de changements climatiques, il s'agissait de mettre en évidence les modalités de l'évolution des écosystèmes d'altitude, les conditions physiques et biotiques déterminant ces modalités et la prévision des modifications futures. Le caractère complexe et hétérogène de l'écotone supraforestier nous a amené à adopter une approche pluridisciplinaire et pluriscalaire, basée sur la photo-interprétation et faisant appel aux concepts modernes de l'écologie, à savoir la théorie de la hiérarchie et l'écologie du paysage. L'étude s'est déroulée sur plusieurs sites de la vallée de l'Arc, entre Saint-Michel-de-Maurienne et Modane. Nos résultats montrent que la présence de formations ligneuses apparues au cours de ce siècle est systématique en limite supérieure de forêt. La régénération de l'épicéa se fait essentiellement dans des unités d'adret, de basse altitude (2000-2100 m) et dans les zones de recolonisation post-pastorale. Par contre les semis de pin cembro se rencontrent surtout dans les forêts (cembraies) d'ubac, ainsi qu'au-dessus de la limite supérieure de la forêt, sur des reliefs convexes. Le pin à crochets ne régénère pas et les semis de mélèze sont également rares.Des contraintes pédoclimatiques variées, combinées à une utilisation humaine variable dans le temps et dans l'espace, toutes les deux liées à une hétérogénéité du relief, sont à l'origine d'une diversité importante des écotones supraforestiers. D'un site à l'autre, le déterminisme et les modalités des processus dynamiques ne sont pas identiques. L'écotone supraforestier apparaît comme une mosaïque d'unités phyto-morphologiques dont les zones de contact constituent elles-mêmes des écotones, et c'est de la nature de ces contacts que dépend l'extension des unités et donc le déplacement des lisières. Trois grands modèles dynamiques ont été proposés à l'échelle du paysage et à l'échelle des unités de recolonisation.
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