Résumé :
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En dépit de multiples avancées dans de nombreux domaines de la connaissance et de l'action, la pollution atmosphérique reste une question complexe et délicate. L'hétérogénéité des formes de pollution, la diversité des conditions qui en sont à l'origine et la difficulté à mettre ses différentes composantes en cohérence se traduisent par bien des hésitations de l'action collective. Comme souvent dans le cas de questions relatives à l'environnement, la qualité de l'air interroge de nombreux champs scientifiques : physique, chimie, métrologie, santé, sciences humaines et sociales, sciences politiques, anthropologie, cognition, etc. Et comme souvent également, elle présente une distorsion fréquente entre la perception qu'en ont les populations et l'évaluation métrologique. Le programme Primequal-Prédit, mis en place en 1995 sous l'égide du MEDD et de l'ADEME, a d'abord approfondi les questions physiques, chimiques et métrologiques liées à la qualité de l'air. Depuis 2001, il s'attache à développer sur ce même thème la compréhension des mécanismes psychologiques et sociaux intervenant dans la mise en place d'une gestion pertinente. La question de l'exposition et le fait que l'on ne puisse pour le moment lui trouver de solution entièrement satisfaisante au plan individuel se trouvent au centre de contradictions et de difficultés de gestion. Ce sont les propositions d'éclairages des sciences humaines et sociales que présente cet ouvrage avec l'ambition d'essayer, pour chaque thème identifié, de construire un effet miroir entre des approches techniques ou ingénieuriales et des approches sociales. Les textes publiés ont été présentés au cours d'un séminaire qui s'est tenu en février 2003. Même si ce sujet évolue rapidement, leur actualité reste forte. La complexité du phénomène, les difficultés rencontrées par le mesurage, l'ampleur des interrogations que suscite la pollution atmosphérique au plan psychologique, les implications sanitaires, la dialectique nécessaire entre des interrogations individuelles et une gestion collective, etc. demeurent des préoccupations au c½ur des choix de société dont la pertinence est encore plus forte dans la perspective du développement durable.
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