Résumé :
|
«En définissant le paysage comme "la partie dun pays que la nature présente à un observateur", quavons-nous oublié ? Car l'espace ouvert par le paysage est-il bien cette portion détendue quy découpe lhorizon? Car sommes-nous devant le paysage comme devant un "spectacle"? Et dabord est-ce seulement par la vue quon peut y accéder ou que signifie "regarder"? En nommant le paysage "montagne(s)-eau(x)", la Chine, qui est la première civilisation à avoir pensé le paysage, nous sort puissamment de tels partis pris. Elle dit la corrélation du Haut et du Bas, de limmobile et du mouvant, de ce qui a forme et de ce qui est sans forme, ou encore de ce quon voit et de ce quon entend... Dans ce champ tensionnel instauré par le paysage, le perceptif devient en même temps affectif ; et de ces formes qui sont aussi des flux se dégage une dimension d"esprit" qui fait entrer en connivence. Le paysage nest plus affaire de "vue", mais du vivre. Une invitation à remonter dans les choix impensés de la Raison ; ainsi quà reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde.»
|