Résumé :
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Les grands barrages renvoient presque uniquement à une technicité, à l'ingénierie du XXe siècle et ses prouesses, ou à des noms, symboles nationaux (Hoover, Assouan ), parfois à des catastrophes mémorables (Malpasset en France). Ils renvoient aussi à une réponse aux besoins humains, dans les domaines énergétiques et agricoles notamment, qui a fait ses preuves. Seulement, au sortir d'un siècle qui a vu dominer la politique des grands équipements comme principale réponse à l'accroissement des besoins humains, la société civile avance de nouvelles interrogations. Dégâts écologiques, appauvrissement des populations locales, échecs économiques du projet lui-même ont été parfois dénoncés. Un collectif de chercheurs en sciences sociales (géographie, anthropologie, histoire, économie, sciences de la gestion) s'est réuni, dans cet ouvrage, autour d'une intuition : au c½ur du malaise créé par ces grands équipements se trouve une figure celle de l'habitant mal abordée, voire « maltraitée ». Le volet social ne doit plus être une annexe aux études d'aménagement, mais doit être au départ d'une nouvelle logique de gestion de l'environnement. Les analyses proposées ici, de projets de barrage (Charlas en France, Belo Monte au Brésil ) ou d'évaluations d'ouvrages existants (Alqueva au Portugal, barrages alpins ), vont au-delà des questions d'acceptabilité sociale, et approfondissement des milieux de vie par les habitants dans la conception de ces grands équipements. Les enjeux de ce renouvellement de la « logique aménagiste » s'inscrivent aujourd'hui dans l'optique des principes du développement durable.
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