Résumé :
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Face aux normes éthiques et aux règles juridiques qui régissent la vie privée ou la propriété intellectuelle, les sociologues, et plus largement tous les chercheurs en sciences sociales, se voient de plus en plus souvent opposés les droits des personnes enquêtées ou dautres principes supérieurs, jusquà voir parfois la réalisation de leur enquête ou sa publication menacées. Cet ouvrage a pour objet ces tensions entre droit à lenquête et droits des enquêtés, ce croisement conflictuel entre la légitimité scientifique et différents registres possibles de mise en suspens du droit à lenquête. Il a pour ambition de créer un espace de confrontation et déchanges sur des expériences denquêtes passées qui ont pu être limitées voire interrompues par la volonté des enquêtés ou des autorités. Il est aussi loccasion de faire le point sur les droits que peuvent faire valoir les chercheurs en sciences sociales mais aussi sur leurs devoirs face à une judiciarisation croissante des rapports sociaux qui pourraient menacer à terme leur autonomie. Verra-t-on bientôt en France, comme cela peut être déjà le cas dans certaines universités américaines, des chercheurs faire signer à leurs enquêtés des questionnaires attestant du caractère « non violent » des questions posées ? A linverse, le bricolage et les arrangements sur mesure dont saccommodent généralement les chercheurs peuvent-ils garantir le fonctionnement pérenne dune recherche en sciences sociales sur le long terme ?
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