Résumé :
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Ce travail de thèse a pour but d'obtenir une représentation spatiale de l'intérêt du semis direct sur paillis (SDP) pour la culture du maïs pluvial, en fonction de la variabilité édaphoclimatique dans l'état de Jalisco, au Mexique. Au-delà d'une application centrée sur le semis direct, ce travail nous a d'abord amenés à réfléchir sur la nécessité d'utiliser spatialement un modèle de bilan hydrique (BILHYNA-PAILLIS) afin de pouvoir évaluer objectivement l'apport du SDP. La démarche adoptée a premièrement consisté à caractériser le milieu physique afin d'aboutir à une base de données contenant les informations nécessaires pour faire fonctionner le modèle sur tout l'état de Jalisco. Ensuite, un important travail de terrain a été réalisé sur 86 parcelles, suivies durant la saison 1997, constituant une gamme étendue de situations pour lesquelles le modèle a pu être évalué. Enfin, une méthodologie a été proposée pour évaluer les effets du SDP dans les différentes situations rencontrées dans l'état de Jalisco, et ce pour des saisons pluvieuses 'types' : plutôt sèche, moyenne ou plutôt bonne. Cette méthodologie a nécessité d'une part, la spatialisation du modèle basée sur le découpage de l'état en 'aires d'influence' de 34 stations météorologiques ; aires pour lesquelles les mesures issues des stations sont jugées représentatives. D'autre part, le potentiel des méthodes de travail du sol (MTS) a été quantifié à l'aide de deux indicateurs que sont 1) le pourcentage de lame d'eau ruisselée par rapport à la lame d'eau précipitée, et 2) le LAI max potentiel, qui est obtenu par la recherche itérative d'un indice foliaire maximum 'supportable' par le bilan hydrique pour un lieu et une saison pluvieuse donnée.Les résultats des simulations obtenus à l'échelle de la parcelle ont montré que les effets positifs du SDP sur la réduction du ruissellement superficiel et l'évaporation du sol permettant d'avoir une plus grande disponibilité hydrique favorisent généralement le bon développement de la culture de maïs, ceci en comparaison aux autres méthodes de travail du sol utilisées dans l'état de Jalisco (traditionnel TRAD- et semis direct sans protection-SDSP). Ces effets ont été plus perceptibles dans les régions sèches et lorsque la réserve utile du sol est faible (sols sableux, ou sols limités physiquement en profondeur). Les simulations faites pour estimer le LAI max. potentiel qui pourrait être atteint dans chaque parcelle (optimisation), nous ont permis d'évaluer la gestion agronomique de la culture et de suggérer les composantes des itinéraires techniques susceptibles d'être améliorées pour atteindre ce LAI max. potentiel. La spatialisation du modèle a montré des résultats cohérents avec ceux obtenus au niveau parcellaire, le SDP montrant des améliorations substantielles au niveau de l'état de Jalisco quant à la possible dégradation des sols sous l'effet du ruissellement et à la productivité de la culture (si on considere le LAI max. potentiel comme un indicateur); ces effets étant évidents et touchant de larges surfaces même avec des faibles quantités de paillis (1.5 tonnes des résidus/ha), il s'avererait possible d'utiliser cette technique dans tout l'état de Jalisco, étant donnée qu'on peut avoir au moins cette quantité de paillis dans toutes les zones agricoles. Une comparaison entre les productivités réelles des régions agricoles de l'état par rapport au LAI max. potentiel simulé pour une année moyenne nous a aidés à classer les zones en termes de marge d'amélioration des rendements actuels.
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