Résumé :
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Les déchets phénoliques peuvent contenir des phénols monohydratés, y compris le phénol, les trois isomères du crésol et les six isomères du xylénol, ainsi que d'autres substances. Ils peuvent avoir des effets nuisibles sur les pêches en eau douce par suite de leur toxicité directe pour le poisson et les organismes, dont il se nourrit, de leur grand besoin d'oxygène qui provoque la désoxygénation des eaux où ils sont déversés et de la production de saveurs indésirables dans la chair comestible du poisson. D'après les tests de laboratoire, la toxicité du phénol augmente lorsque la concentration d'oxygène dissous diminue, lorsque la salinité s'accroît et lorsque la température baisse. Les salmonidés et les alevins (l'éclosion récente respectivement plus vulnérables que les poissons communs et les adultes. Les crésols, xylénols et phénols ont une toxicité analogue, et celle des mélanges de phénols est apparemment cumulative, bien que les déchets phénoliques puissent are plus toxiques que ne le laissent prévoir les analyses chimiques, car celles-ci ne présentent pas toujours la même sensibilité à tous les phénols et négligent parfois l'action d'autres poissons. Etant donné les difficultés provoquées par linsuffisance des analyses chimiques, on ne dispose que d'un petit nombre dobservations sur le terrain pour confirmer les conclusions formulées en laboratoire. Pour cette raison, et aussi par suite du manque de données concernant l'incidence de la température sur la toxicité, on n'a pu établir que des critères provisoires qu'il sera peut-être nécessaire de modifier en fonction de l'expérience. Ces critères sont exprimés sous forme de concentrations maximales que l'on ne devrait pas excéder, mais il convient de remarquer que du fait des fluctuations naturelles de la qualité des eaux des rivières pendant une certaine période, le taux de concentration moyen devra être inférieur, son niveau dépendant des conditions locales. Salmonidés. Pour assurer la survie à long terme des salmonidés en présence de déchets phénoliques, la concentration de phénol, de crésols ou de xylénols, seuls ou combines, ne devrait pas excéder 1,0 mg/litre. Lorsque le principal constituant est le xylénol-2,5, la concentration ne devrait pas dépasser 0,5 mg/litre. Quand la température est inférieure à 50°C, il faudra peut-être que les concentrations soient réduites de moitié pour assurer la survie des poissons. Poissons communs. Puisque selon certaines données de laboratoire, les poissons communs sont plus résistants que les salmonidés, la concentration de phénol, de crésol ou de xylénol, seuls ou combines, ne devrait pas excéder 2,0 mg/l, à condition que l'oxydation de ces substances ne provoque pas une réduction nuisible de la concentration d'oxygène dissous de l'eau. Faute de données concernant l'incidence de la température sur la toxicité des phénols pour les poissons communs, il est proposé que la réduction de la concentration de 50 pour cent adoptée pour les salmonidés aux températures inférieures à 5°C soit également applicable à ces espèces. Lorsque d'autres poisons sont présents en plus des phénols, il convient de tenir compte de leur rôle toxicologique, notamment dans le cas du chlore libre. Pêcheries commerciales. Les travaux de laboratoire n'ont fourni aucun élément indiquant que des concentrations de phénol et de crésols sans danger pour le poisson en altèrent le goût, mais la proportion de xylénols ne devrait pas excéder 0,5 mg/litre. On sait que d'autres substances phénoliques, notamment les chlorophénols, communiquent un mauvais goût à de très faibles concentrations. Bien que ces substances ne fassent pas l'objet du présent rapport, on est fondé à dire qu'elles devraient être exclues des eaux qui alimentent les pêcheries commerciales.
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