Résumé :
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Les hydrologues dits « de surface » ont longtemps développé des représentations du fonctionnement des bassins versants basées sur une équation de bilan à trois termes : la pluie, l’évapotranspiration, et le débit. L’équation de continuité ainsi définie stipule donc que sur le long terme (à partir du pas de temps annuel), le débit écoulé à l’exutoire du bassin est égal à la différence entre précipitations et évapo-transpiration (un pas de temps suffisamment long permettant de négliger les variations de stock). L’une des hypothèses de ces modèles (restée souvent implicite) est donc que les infiltrations profondes, ne réapparaissant pas à l’exutoire des bassins topographiques, sont une quantité négligeable. Ce travail a pour but de questionner la pertinence de cette hypothèse non seulement du point de vue du réalisme des modèles hydrologiques, mais plus encore du point de vue de leur efficacité. De fait, les modèles disposent souvent d’artifices numériques leur permettant d’adapter le bilan en eau, et les conséquences néfastes de cette hypothèse n’apparaissent que rarement au grand jour : en effet, tout déficit d’écoulement peut être imputé à l’autre sortie du système, l’évapotranspiration, tout aussi difficile à estimer.
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