Résumé :
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Affirmer que la campagne est d'abord un paysage, c'est poser une inversion des priorités dans l'aménagement de ce qui n'est pas la ville, c'est considérer le travail de la terre comme un élément qui n'a pas toute légitimité à bousculer l'organisation des espaces, c'est affirmer que le regard prime sur la production, que le droit de consommer ce spectacle du paysage existe et que cette mise en scène fait partie des valeurs qui nous réunissent. Une sorte de droit de regard se fait jour. Si les agriculteurs continuent de considérer les campagnes comme le siège d'une activité agricole, toutes les autres catégories d'habitants perçoivent maintenant la campagne comme un espace plus complexe qu'un espace de simple production. Pour autant, les agriculteurs peuvent trouver dans ce retournement de situation une perspective nouvelle. En effet, les paysages qui font rêver sont des paysages cultivés et travaillés. [...] Et si l'espace agricole - tout comme l'espace rural qui le contient - reste un espace privé, il est aussi pensé et abordé comme un espace public aux fonctions multiples. Le groupe de prospective de la Datar, sur les espaces ruraux, livre dans cet ouvrage le fruit original des premières analyses de ce processus de publicisation des espaces ruraux ainsi que des tensions que ce mouvement provoque ; il analyse les politiques publiques qui viennent amplifier, réguler ou légitimer cette dynamique à l'oeuvre.
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