Résumé :
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Être évalué paraît généralement aller de soi, voire être désirable : « On m’évalue, donc je suis. » Or ces évaluations sont tout à fait paradoxales : au nom de la rétribution au mérite, elles dénient le mérite véritable et engendrent un climat délétère de concurrence et de sauve-qui-peut ; au nom de « plus d’efficacité », elles créent une forme inédite d’inefficacité ; au nom de l’objectivité, elles écrasent les différences, standardisent, normalisent. De cette omniprésence de l’évaluation et de ses méfaits, ce livre propose une analyse originale, qui, au-delà de la critique, réfléchit aussi à des pistes alternatives en résonance avec une intuition largement répandue : la complexité de la vie sociale n’est pas respectée. Les nouvelles évaluations unidimensionalisent une vie multiple, ignorent les conflits qui font le coeur de l’individu comme de la société et, surtout prétendent être justes et efficaces en dehors de toute situation concrète, réelle : en dehors de toute territorialisation. Une réflexion essentielle pour ne pas se soumettre à cette « évaluation qui tue ».
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