Résumé :
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Il faudrai produire entre 2010 et 2060 autant de nourriture qu'entre l'an 1500 et 2010. Cette obligation est en soi un dégi compte tenu des incertitudes sur le potentiel agricole et de la montée des risques auxquels il semble devoir être de plus en plus confronté (risques de soutenabilité, risques climatiques, conflits d'usage...). Mais, pour prendre la pleine mesure du défi alimentaire, qui est bien de mettre en oeuvre un droit individuel à l'alimentation régulièrement bafoué, il faut croiser les approches technico-productives avec les dimensions économiques et sociales. Relever le défi alimentaire c'est réunir les contions d'un développement agricole humaniste qui sont très loin d'exister aujourd'hui et ne correspondent ni aux tendances spontanées ni aux cadres d'action définis par les organisations internationales. Le pragmatisme doit être substitué aux approches doctrinaires et plutôt que de rêver que les mécanismes de marché puissent résoudre d'équation alimentaire ou que le volontarisme politique puisse nous affranchir de toutes limites, il faut dépasser les défaillances du marché et prévenir l'horreur alimentaire qu'elles annoncent tout en accompagnant les nécessaires évolutions du système agricole mondial vers des équilibres réalistes et dynamiques pour en assurer une meilleure robustesse. Il faut tourner le dos au "consensus de Washington" et promouvoir un développement agricole équilibré qui appelle une action déterminée dans un cadre institutionnel mondial rénové. C'est à ces conditions que l'abolition de la faim dans le monde, qui est la seule perspective qui vaille, pourra être acquise.
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