Résumé :
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Tout comme la société elle-même, la forêt française est en pleine mutation. Qu'elle soit publique ou privée, on lui demande de produire le bois, dont les besoins n'ont pas diminué, bien au contraire, avec la révolution technologique, et dont on espère qu'il pourra contribuer au développement local par la création de revenus et d'emplois dans des zones rurales souvent défavorisées par le déclin de l'agriculture. Elle doit aussi protéger les sols, et au-delà les personnes et les biens, notamment dans les régions fragiles, comme celles de montagne. Par ailleurs, elle constitue un espace de plus en plus prisé par les promeneurs du dimanche qui viennent y trouver l'oxygène dont ils manquent en ville. Et on voudrait de surcroît qu'elle participe plus qu'elle ne le fait déjà à la résorption des émanations de dioxyde de carbone qui sont responsables de l'effet de serre. Chaque été, on s'émeut qu'elle brûle en région méditerranéenne. La forêt est une ressource d'une nature particulière, dont le cycle productif excède largement la durée de vie humaine, et qui génère des utilités sociales dont le marché ne rend pas complètement compte. Elle est appropriée, et la plupart du temps construite par l'homme en fonction de ses besoins, ce qui n'en fait pas une ressource tout à fait " naturelle ". Pour fournir les utilités qui correspondent aux attentes de la société, elle doit être gérée, et donc exploitée, avec comme premier souci de garantir ses capacités de renouvellement à long terme en minimisant les risques. Mais l'homme ne peut pas toujours tout, et la forêt donne aussi une leçon de modestie, rappelée par exemple lors des dommages causés par les ouragans de décembre 1999.
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