Résumé :
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Les années 1980 et 1990 ont été marquées par une modification de la composition de la demande de travail au détriment des travailleurs les moins qualifiés dans les pays développés. La comparaison des évolutions des différentes économies révèle que lorsque les salaires situés au bas de la hiérarchie ont diminué, la montée du chômage a été moins importante, mais en contrepartie, la pauvreté et la précarité se sont accentuées. La modification de la structure de la demande de travail provient essentiellement du progrès technique et de la concurrence des pays à bas salaires. La contribution précise de ces deux facteurs reste cependant incertaine. La redistribution opérée par la protection sociale a tendance à augmenter le chômage des travailleurs peu qualifiés. A ce titre, elle constitue un levier insuffisant pour maîtriser les inégalités induites par la diminution de la demande de travail non qualifié. Une augmentation du salaire minimum peut accroître l'emploi non qualifié si le salaire minimum est faible, et diminuer l'emploi non qualifié si le salaire minimum est élevé. Il apparaît cependant qu'un salaire minimum élevé est un instrument très fruste de lutte contre les inégalités. Potentiellement, la manipulation des prélèvements obligatoires constitue un moyen d'accompagner les législations sur le salaire minimum, afin de conserver une structutre d'emplois stables, tout en maîtrisant l'évolution des inégalités de rémunération, face au progrès technique biaisé et à la concurrence accrue des pays à bas salaires. Dans les faits, la manipulation des taux d'imposition a cependant des effets complexes, donc incertains à de nombreux égards.
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