Résumé :
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Les bois communaux de l'Ardenne restent investis de manière surprenante par les populations locales, chasse, cueillette, affouage, tenderie aux grives constituent autant de moyens pour les riverains de fréquenter le finage villageois, issues de la longue tradition des droits d'usage, ces pratiques ont connus des évolutions contrastées à l'échelle des dernières décennies. Parallèlement au mouvement de démocratisation de la chasse qui s'amorse à la fin de la seconde guerre mondiale, l'affouage, la tenderie aux grives et la cueillette entrent dans une phase de déclin avant de renaître ensuite, porteuses de significations nouvelles. L'observation ethnograghique des pratiques à l'échelle d'une commune invite à les considérer autrement que des formes de survivance. Pour cette population rurale à dominante ouvrière, la forêt et les usages qui s'y déroulent participent d'un certain mode de vie. Non seulement ces activités concourent à donner un sens à leur existence, mais ils interfèrent sur l'organisation et la structuration de la vie sociale et politique locale en instaurant des rythmes saisonniers, une différenciation selon les sexes et les classes d'âge, et enfin en favorisant le sentiment d'appartenance et son corollaire l'exclusion.
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