Résumé :
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Un dictionnaire systémique et hyper textuel, Un outil au service de la cohérence du discours géographique. Il faut d'abord comprendre le Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés comme une tentative de rendre plus rigoureuse la langue des géographes, et au-delà, celle des sciences sociales, puisqu'il nous semble que la géographie peut et doit contribuer à la construction du discours des sciences sociales. Un des principaux défis, en cette matière, est constitué par les rencontres souvent indésirables entre concepts géographiques, métaphores spatiales du langage courant (« position », « central ») et les concepts non spatiaux utilisant des métaphores spa-public (politique) », « mobilité » et « mobilité sociale », « réseau (de relations) '» et « réseau (géographique) », « situation » et « situation (spatiale) ». Cela nous a parfois poussés à proposer deux entrées différentes, afin de bien spécifier chacune des significations. Dans la définition des termes, nous avons aussi poursuivi l'objectif de maîtriser l'hétérogénéité du corpus et de préciser les usages. Nous avons donc choisi l'univocité stricte du vocabulaire (une chose, un mot), qui permettra aux lecteurs de mener leur travail critique à partir de bases assurées : par exemple, nous avons proscrit systématiquement l'utilisation du générique territoire pour signifier espace, car, pour nous, ces deux mots ne sont pas des synonymes, ce que les différentes notices consacrées à ces concepts-clefs montrent clairement. Plus généralement nous avons souhaité qu'un même mot ne change pas de sens au sein d'un même article ou entre deux articles, ce qui se rencontre encore très souvent dans les sciences sociales, et particulièrement en géographie, où la faiblesse de la théorisation incite souvent au flottement des significations. Cela nous a incités à concevoir les définitions synthétiques des notions et concepts, qui chapeautent le développement de chaque article, en utilisant un vocabulaire intégré et homogène. Ce type de stabilisation nous semble un préalable indispensable à tout débat scientifique véritable, car on ne dispute bien que de ce qui est explicitement fixé, quitte à ce que la discussion conduise à des déplacements de sens.
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