Résumé :
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La ville de Naples constitue un cas emblématique du rapport ambivalent qu’entretient une métropole avec ses restes. Traversée cycliquement par des crises liées à la gestion des déchets, Naples oscille entre pathologie et renouveau urbain. L’épidémie de choléra de 1884, la transformation de jardins en potagers de guerre sous le régime fasciste, la crise des ordures de 1997, mais aussi les opérations de reconversion urbaine et de stratification, la dilapidation ou le recyclage architecturaux constituent autant d’épisodes d’une histoire complexe reliant gestion des flux métaboliques et aménagement du territoire. Nous conduisant dans le ventre de la ville, l’auteur interroge les multiples métabolismes qui régissent les restes, et notamment l’évolution des méthodes de traitement et de valorisation adoptées au sein du système urbain napolitain. Il se concentre en particulier sur l’architecture et l’importance des restes bâtis à l’intérieur de l’écosystème urbain, en se fondant sur l’analyse de la Naples post-industrielle et des différents processus de reconversion dont elle est le résultat. Métabolismes urbains offre ainsi une analyse historique de ce contexte urbain unique, en mobilisant un grand éventail de sources documentaires originales et inédites. Par son approche mêlant architecture, urbanisme, sociologie et anthropologie, il vient enrichir la compréhension du rapport de la ville à ses déchets et à ses friches et met en lumière le rôle crucial du rémanent, du négligé, de l’oublié et du latent dans la constitution de nos urbanités. Deux Promenades photographiques, réalisées par Adamo Maio, s’intercalent aux chapitres et accompagnent le lecteur à la découverte d’un visage peu connu de la ville parthénopéenne.
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