Résumé :
|
Aujourd'hui, au coeur des enjeux de société, le territoire est devenu omniprésent tant en terme de réflexion que d'action. En effet, le territoire est une scène où se jouent des représentations en (plusieurs) actes : l'acteur est donc sans cesse invité à jouer ses rôles. Mais il était, en géographie, comme mis en arrière plan. Dans cet essai, sont abordés successivement les questions de la pertinence théorique du recours à ce concept, du statut épistémologique de l'acteur en géographie, des cadres déterminants et/ou contraignants de l'action et du caractère opératoire de "l'acteur territorialisé". Une exigence d'élucidation s'impose à qui prétend convoquer l'acteur sur la scène territoriale. Qui est cet acteur omniprésent mais que l'on du mal à cerner, à positionner, à regarder agir ? Dans quelle situation se trouve-t-il lorsqu'il est associé au territoire ? Existe-t-il une catégorie "acteur territorialisé" pertinente qui rendrait possible une autre lecture du territoire, de son organisation, de son fonctionnement ? Quelles sont les conséquences méthodologiques de l'usage de ce concept en géographie et en aménagement ? La reconnaissance du statut primordial du discours comme matériau de recherche s'impose et ainsi s'imposent de nouvelles exigences dans l'analyse territoriale (prise en compte des pouvoirs, des logiques institutionnelles et des stratégies des collectivités). L'ambition de cet ouvrage consiste en un essai de clarification de la notion d'acteur territorialisé à laquelle les géographes reccourent abondamment mais le plus souvent de manière implicite ou comme si "cela allait de soi". Situé volontairement à l'interface théorie/pratique, cet essai s'inscrit dans une volonté délibérée de réhabiliter l'acteur, considéré comme l'un des éléments centraux du territoire, au point de ne faire qu'un avec celui-ci. Pourrions nous concevoir aujourd'hui un territoire sans acteurs ?
|