Résumé :
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La " cogestion " entre l'Etat français et la profession agricole est appelée depuis deux décennies à se décentraliser, mais aussi à s'ouvrir au pluralisme des "nouveaux " acteurs engagés dans le développement rural. L'importance croissante accordée à l'environnement nécessite de redéfinir les modalités d'usage de l'espace rural. Règles " productives " et " environnementales "peuvent-elles aller de pair ? La coordination territoriale ne se réduit pas au jeu de la logique marchande. Une approche des règles inspirée de l'économie des conventions considère une pluralité de qualités (incluant les valeurs marchandes). Elle conduit à un cadre d'analyse reposant sur la catégorie des règles " justifiées " : l'explicitation, par les acteurs, de leur ajustement à leur environnement. Appliquée à deux cas, cette approche éclaire la relation entre " protection " et "modernisation " des patrimoines ruraux (productifs, naturels, culturels). Du fait de l'agri-environnement, certaines prairies humides du Marais poitevin connaissent localement une requalification partielle et contradictoire, préjudiciable à l'agriculture. Par contraste, un projet agrotouristique héraultais se positionne globalement en accord avec la requalification de l'agriculture locale dans plusieurs ordres de valeurs. La mise en lumière des dynamiques de requalification offre des perspectives d'intervention dans le contexte actuel de développement territorial.
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