Résumé :
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Depuis quelques années, en France, les gestionnaires de l'eau mettent en avant leur souhait de ne plus se contenter de gérer les flux d'eau et de pollutions : il s'agit également d'orienter leurs interventions vers la régulation des usages des espaces. La gestion des zones humides, la préservation des champs d'expansion de crue, la protection des champs captants, etc., sont autant d'éléments d'une gestion "spatiale" de l'eau en voie d'émergence. La mise en oeuvre d'un tel projet interfère inévitablement avec les filières de gestion des espaces déjà en place (politique agricole, protection des milieux naturels, urbanisme...). Comment les gestionnaires de l'eau ont-ils intérêt à s'organiser pour cette rencontre à prévoir? La thèse repose sur l'analyse rétrospective des rapports entre gestion de l'eau et gestion des espaces au cours de l'histoire et sur deux études de cas cliniques : la politique d'une Agence de l'Eau en matière de zones humides et l'action publique face aux innondations en vallée de l'Oise. Elle montre l'ampleur et la diversité des enjeux organisationnels liés à la gestion "spatiale" de l'eau. Elle met en évidence le rôle central de deux antagonismes potentiels : la gestion spatiale de l'eau peut, d'une part, être confrontée aux filières de gestion des espaces et , d'autre part, s'oppose à la gestion de l'eau préexistante. Pour dégager des perspectives de gestion de ces antagonismes, on en propose une analyse approfondie, portant notamment sur les enjeux et processus de justification à l'oeuvre, et sur les conceptions différentes de la nature que la gestion "spatiale" de l'eau doit concilier. la thèse débouche sur des recommandations aux gestionnaires de l'eau.
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