Résumé :
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Cette thèse traite principalement deux problèmes. D'abord, pourquoi les consommateurs s'intéressent-ils à l'environnement et comment peut-on expliquer économiquement qu'ils sont prêts à payer pour la qualité environnementale ? Ensuite, en supposant que les vendeurs peuvent signaler leur haute qualité environnementale avec un label écologique, quelle est leur stratégie de labellisation et dépend-elle de la structure du marché ? Dans le premier chapitre, nous passons en revue les quatre thèmes de recherche qu'il est nécessaire de mobiliser pour l'étude des labels économiques : l'économie de l'environnement, l'économie de l'altruisme, la concurrence en qualité et la théorie du signalement. Nous en déduisons que la vente des biens qui protègent l'environnement nécessite d'une part un comportement d'achat non-égoïste et d'autre part une signalisation efficace. Dans le deuxième chapitre, nous étudions le marché des biens écologiques en information parfaite, c'est-à-dire quand les acheteurs observent parfaitement la qualité environnementale du bien avant l'achat. Nous montrons que dans ce cas il existe des situations où la structure monopolistique est socialement préférée à toute structure concurrentielle. Mais si les acheteurs ont comme seul recours le label écologique apposé sur le produit pour identifier la qualité écologique, il se peut que les biens les moins nocifs pour l'environnement disparaissent des marchés. Dans le troisième chapitre nous étudions le comportement de labellisation d'une entreprise monopolistique qui met sur le marché soit un seul type soit deux types de produits (différenciés par la qualité écologique) et les vend à des acheteurs différenciés par leur comportement prosocial non informés de la vraie qualité des produits. Les vendeurs peuvent utiliser un label écologique en payant un coût fixe non-récupérable. Nous déterminons les équilibres séparateurs, semi-séparateurs et mélangeants possibles. Dans le quatrième chapitre nous introduisons l'aspect concurrentiel dans le modèle à information asymétrique et montrons que suivant les coûts de labellisation les entreprises les moins polluantes décident de labelliser ou de ne pas labelliser leurs produits. A l'équilibre, il n'est jamais dans l'intérêt du pollueur d'imiter le producteur écologique. En revanche, le pollueur peut avoir intérêt à brouiller l'information par un foisonnement des labels.
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