Résumé :
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Ce texte traite des possibilités des autorités locales lorsqu'elles font face à la double contrainte suivante : celle de la continuité du service public d'une part, celle du risque collectif d'autre part. Nous abordons cette problématique à partir du cas des résidus du traitement des eaux usées, appelées boues urbaines. L'épandage agricole, principal exutoire de ces boues, fait l'objet depuis plusieures années d'une série de controverses que la réglementation en vigueur ne parvient pas à enrayer. Après avoir explicité la logique de mise en controverse de lépandage, nous décrivons le processus de relocalisation de la réglementation auquel se livrent les acteurs locaux. L'enquête empirique montre que cette relocalisation démarre par la prise en charge du problème par une coalition contingente, et se traduit par l'élaboration de l'offre suivante : offre aux agriculteurs de s'engager dans une gestion collective de l'épandage, menée à un niveau qui fait sens (territorialisation) et où peuvent se déployer des apprentissages et des relations de confiance, et où les garanties d'innocuité seraient saisies selon un autre mode que celui de la certitude ou de l'ironie destructrice, le mode de la vraisemblance. L'enquête montre que la stabilisation obtenue reste fragile.
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