Résumé :
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Quand une crise dure quinze ans, ne faut-il pas se demander si elle est dans les têtes plutôt que dans la réalité ? Convient-il aujourd'hui d'être optimiste ou pessimiste sur notre fin de siècle ? N'est-il pas temps de faire le point, de prendre du recul ? Que les économistes, les opinions publiques, les gouvernements, après la chute du système keynesien, brûlent aujourd'hui ce qu'ils adoraient hier oblige à s'interroger sur la vraie nature, scientifique ou idéologique, de l'économie. Que quinze années moroses aient succédé à trente glorieuses suggère que ce ne sont pas le pétrole ou la monnaie qui sont en cause, comme on l'a cru longtemps, mais la fatalité historique du flux et du reflux des vagues industrielles. Pour comprendre notre temps, notre mémoire collective doit retrouver le sens de la grande pulsation de l'économie mondiale, où se répondent en écho les cycles des révolutions industrielles et des révolutions intellectuelles. De Keynes à Schumpeter, de la machine à la puce électronique, du déclin de l'empire euro-américain à la co-prospérité Pacifique, défile le kaléidoscope de nos structures technologiques et de nos structures mentales, des paradigmes perdus et retrouvés, qui rythment nos crises et nos âges d'or. Il n'est de fin de siècle qui ne soit aussi naissance d'un monde nouveau.
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