Résumé :
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Modèles de développement et changement social. La critique du modèle productiviste paraît engendrer des réactions différentes. Pour les uns, il s'agit de revendiquer des conditions de revenu et de travail plus satisfaisantes dans ce modèle; pour les autres, l'important est de rechercher et mettre en place d'autres modèles: ici, négocier mieux l'insertion dans les filières par produit: là, maîtriser l'environnement local et le développement des «pays». Et pourtant, ces positions sont-elles aussi tranchées. Si chacune renvoie à des conceptions et des pratiques qui leur sont propres est-on certain qu'elles soient toujours contradictoires. N'y a-t-il pas toujours eu dans toute phase intense de changement social, une telle diversité, de telles interrogations un tel pluralisme. Crise sociale et syndicalisme agricole. La crise actuelle n'est pas qu'économique; elle s'accompagne aussi de changements sociaux importants. Elle remet en cause des «valeurs sûres» forgées dans la période de croissance: travail, progrès; engagement collectif; militantisme... Place désormais au temps libre et à son potentiel d'épanouissement à l'autonomie des individus et des groupes, voire à la montée des corporatismes. Ces changements affectent tous les secteurs; ils posent question aux syndicats ouvriers dont les revendications font moins recette et qui voient s'élaborer en dehors d'eux d'autres pratiques sociales. Ils posent question aussi aux syndicats paysans: pourquoi la génération des années 60 paraît-elle laisser un vide derrière elle. Incompréhension entre jeunes et anciens. Eclatement d'une fonction sociale traditionnelle qui se façonnait à l'ombre de chaque clocher.
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