Résumé :
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S'il y a un thème jusqu'à présent peu abordé par les spécialistes en écologie, par les agronomes comme d'ailleurs par les militants écologistes, c'est bien celui de l'impact socio-écologique de la recherche agronomique depuis trente ans. Dans la critique du productivisme agricole aujourd'hui communément admise, sauf dans doute dans certains milieux officiels de l'agro-alimentaire, ce sont surtout les mécanismes économiques qui ont été mis en cause et fort peu l'innovation technologique en tant que telle. Pourtant cette dernière a joué et joue plus que jamais un rôle fondamental dans le processus d'industrialisation de l'agriculture comme cela a déjà été le cas dans d'autres domaines économiques (industrie, transports, communications, etc.). Après la dernière guerre, c'est surtout l'Etat qui a pris l'initiative d'organiser la recherche agronomique dans le cadre de la politique productiviste de l'époque. C'est ainsi que furent institués des établissements publics de recherche tels que l'institut national de la recherche agronomique (INRA) et le Centre d'étude sur le machinisme agricole, le génie rural et les eaux et forêts (CEMAGREF) qui contribuèrent à l'émergence et à la domination du modèle productiviste en mettant au point les innovations technologiques indispensables à son efficience.
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