Résumé :
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Les raisons de construction de la plupart des 40 000 barrages de grande taille existant dans le monde sont en premier lieu les réserves en eau, la régulation des cours d'eau et la production d'énergie hydroélectrique. Les considérations récréatives, paysagères et environnementales, bien qu'importantes, ne sont souvent que les pendants des buts premiers de l'aménagement d'un barrage. D'un point de vue évolutif les réservoirs sont relativement récents par rapport aux lacs naturels. Au niveau ichtyologique, on peut généralement dans ce type de milieu parler de populations proprement dites, mais plutôt d'assemblages de poissons. En effet, on y trouvera des poissons dits natifs, ayant pu s'adapter à la transition d'un milieu lotique vers un milieu lentique et des espèces introduites après la mise en service du barrage. De plus, la plupart des retenues artificielles font l'objet de nombreux repeuplements en poissons, des essais plus ou moins fructueux avec différentes espèces sont tentés. Certaines espèces parviennent à se reproduire naturellement dans les lacs de barrage, alors que d'autres n'y parviennent pas de façon efficace et doivent être entretenues par des repeuplements réguliers. Les conditions d'habitat et leurs fluctuations ne sont pas liées majoritairement, comme c'est le cas pour les lacs naturels, à des facteurs saisonniers ou climatiques, mais principalement à l'activité humaine. De ce fait, on peut se demander si la répartition et la structure des communautés ichtyologiques en réservoirs sont différentes et moins stables que les structures de populations en lacs naturels. Dans cette optique le but de cette étude est la caractérisation de la structure des communautés ichtyologiques en lacs de barrage. Dans une première étape, il est important de déterminer la diversité spécifique, l'abondance et la biomasse relatives des poissons dans les différents habitats des deux lacs et de déterminer leurs caractéristiques clefs. Dans une deuxième étape, nous avons tenté de mettre en évidence les facteurs environnementaux déterminants pour la répartition des poissons. Nous avons ensuite cherché à déterminer une ou plusieurs structures de répartition des poissons en reliant leurs caractéristiques aux facteurs environnementaux déterminants. Ce qui mène en dernier lieu à une caractérisation de la structure des communautés ichtyologiques en fonction des gradients spatio-temporels. Notre choix s'est porté sur les réservoirs de Nisramont (47 ha) en Ardennes belges et d'Esch-sur-Sûre (390 ha) dans l'Ösling luxembourgeois. Ces deux lacs se trouvent dans des régions géographiques proches et ont été aménagés sur des rivières de type salmonicole.La tendance à l'eutrophisation de ces deux milieux est connue (Dehavay, 1977; Wille, 1990). Néanmoins, ces deux lacs diffèrent essentiellement de par leur taille et leur politique de gestion, Nisramont ne faisant l'objet d'aucun rempoissonnement contrairement à Esch-sur-Sûre.
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