Résumé :
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Trente ans après la première édition, voilà que la Camargue se trouve confrontée à des évolutions économiques, climatiques, sociologiques qui bouleversent l'équilibre antérieur. En observateur attentif, Bernard Picon repositionne l'espace et le temps de la Camargue dans ces nouvelles perspectives. Dès 1978, L'espace et le temps en Camargue a renouvelé de fond en comble les représentations sociales de la Camargue. Á une époque ou elle était universellement reconnue comme un espace naturel menacé par l'Homme, Bernard Picon a démontré que cette zone humide d'importance internationale résultait surtout d'une gestion économique complexe et conflictuelle de l'eau. Cette gestion a pour effet de maintenir des milieux humides qui ne sont donc pas naturels mais socialement désignés comme tels. Il s'est donc aussi intéressé à la Nature comme construction culturelle. S'il a réintroduit l'Homme dans la compréhension du fonctionnement cet écosystème deltaïque, il a aussi mis en évidence l'influence du milieu sur sa structure sociale et ses représentations symboliques. Loin des oppositions Nature-Culture héritées de la modernité, Il a reconstruit la Camargue comme objet environnemental, c'est à dire comme résultant d'interactions Nature-Société évolutives dans le temps. Cette approche, à l'époque insolite, inspire dorénavant les politiques publiques de protection de la Camargue pour lesquelles les activités économiques ne sont plus des ennemies mais doivent rester garantes de la préservation des ressources naturelles. Le constat scientifique de Bernard Picon s'est mué, 30 ans plus tard, en injonction gestionnaire. Et si l'on monte en généralité, c'est bien du problème planétaire dont il est question ici.
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