Résumé :
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L'étude constitue une première approche de la valeur trophique des faciès d'écoulement en situation de débit réservé pour la truite fario (Salmo trutta). La valeur trophique d'un site est définie comme la quantité de macroinvertébrés d'origine aquatique que les truites peuvent effectivement capturer. L'étude de l'alimentation des truites sur la Durance à Espinasses précise le concept de valeur trophique. La situation de débit réservé stable a confiné les proies consommables par les truites dans les radiers et leur aval immédiat. La majorité de ces proies ne sont accessibles qu'en dérive. L'alimentation, globalement insuffisante sur le secteur, est majoritairement dépendante des zones de plus forte dérive et des capacités de sélection des proies en dérive. L'hétérogénéité hydraulique favorise la présence et la dérive des macroinvertébrés mais limite les capacités de sélection. Les zones plus calmes, situées à l'aval de zones turbulentes, présentent la meilleure valeur trophique. Dans ces zones sont également observées les plus fortes densités de truites. Une fonction de valeur trophique, basée sur les conditions hydrauliques et sur la répartition des macroinvertébrés benthiques, est proposée. Sur les zones étudiées, elle permet une simulation des capacités de sélection, de la dérive et le calcul des valeurs trophiques relatives par zone. Cette fonction est à valider par d'autres campagnes de mesures, mais le calcul réel de la valeur trophique des faciès d'écoulement pour la truite semble envisageable à moyen terme.
This study develops a primer approach of the feeding capacity of morphological features (facies) types in a regulated stream. The feeding capacity of a setting is the amont of aquatic macroinvertebrates that trout can really eat. The feeding potential is the total amont of aquatic macroinvertebrates, regardless of their accessibility to trout. In the Durance river, at Espinasses (France, Hautes-Alpes), the permanent reduced flow has led to the confinment of trout preys into riffles and into their immediate vicinity. Most of these preys are accessible only when drifting. The feeding, rather inadequate in the area, is much dependent upon better and greater invertebrate drift and upon the ability to select these preys into the drift. Hydraulic heterogeneousness favours the living and the drifting of invertebrates but hampers the selection. The best feeding areas are calm places located just beneath turbulent riffles. The greatest densities of trout can be found in these places too. A feeding capacity formula, based on hydraulic conditions and on aquatic macroinvertebrates location, is proposed. On the studied site it renders an encouraging simulation of selection ability, drift densities and feeding capacity. Yet it has to be validated, but calculating the feeding capacity ofmorphological features types seams to be possible within a few years.
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