Résumé :
|
Lélevage ovin laitier sarde, a connu dans le dernier quart du XX° siècle une modernisation très rapide et une forte augmentation de ses productions, qui a fait de cette île une des grandes régions exportatrices de fromage de brebis. Pour expliquer de développement peu commun pour une région de tradition pastorale, l'auteur retient l'hypothèse que laccession des bergers sardes à la propriété de la terre est l'élément clef qui a permis les transformations (que j'appelle "révolution fourragère méditerranéenne") qui en sont la base. Pour montrer cela, Jean-Christophe Paoli a individualisé dans lîle trois systèmes agraires d'origine (céréalier de plaine, agropastoral non transhumant et transhumant de montagne) et étudié dans le détail l'évolution des rapports sociaux et des formes d'élevage entre 1800 et nos jours, dans des villages témoins de chacun de ces systèmes. L'ensemble du travail est basé sur des études de documents (dont une grande partie d'archives historiques) et des entrevues d'éleveurs (visités deux fois, dans le années 1990 et 25 ans plus tard). L'auteur montre la lente ascension d'une classe de moyens éleveurs sans terre qui constituent leurs propres troupeaux à partir des zones de montagnes et s'étendent par des locations saisonnières vers les autres systèmes agraires. Les interventions financières des autorités régionales sardes à partir des années 70 visant à faciliter l'accession massive de ces éleveurs à la petite propriété est déterminante dans le déclenchement du processus de révolution fourragère et la diffusion de ses techniques de base, en grande partie endogènes (culture en sec de céréales et légumineuses implantées lautomne et pâturées en hiver).
|